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Parler d’hele ne Grimaud, de sa passion sans limite pour la meute, dire cette pianiste virtuose d’exception, rebelle et insolente à la vie, oui cela aurait été possible . Mais, Xavier Lacavalerie raconte avec tant de pertinence cette femme toujours aux limites d’elle me , que je préfère vous livrer cette article.
Avec ses failles secrètes , son mal de vivre et ses élans brisés… Ses vols arrêtés comme l’on dit en peinture.
Longtemps Hélène Grimaud s’est singularisée par une inadaptation chronique au monde qui l’entoure.
Étrangère à sa famille « petite-bourgeoise d’intellectuels de bonne volonté ». Le malaise était parfois si fort qu’il lui arrivait de s’automutiler, retournant contre elle-même on ne sait quelle colère , ou cherchant à meurtrir un double enseveli dans une douleur sans larmes et sans paroles…
« C’est la musique qui m’a sauvée dit-elle avec une ombre de gaieté »
Formée au conservatoire d’Aix, Hélène Grimaud se retrouve rapidement à Marseille chez un pédagogue hors pair, Pierre Barbizet « le premier authentique allié de mon existence » se souvient-elle,
avant d’obtenir une dispense d’Âge pour entrer au Conservatoire national supérieur de Paris, dans la classe de Jacques Rouvier.
Une autre aurai été grisée par ce succès
« J’ai sans doute plus appris en trainant dans la rue que pendant mes cours de piano »
résume -t-elle, toujours rebelle…
Pourtant, on commence à parler de cette drôle de fille secrète, indocile et précoce , qui agace ou fascine en faisant ses premiers pas : au prestigieux concours Tchaikosky de Moscou, ou elle arrive en demi-finale en 1986 ; courtiser par de nombreux labels, Hélène Grimaud refuse de brûler les étapes. Elle avance à son rythme, avec la fougue d’une jeunesse qui trouve dans le repertoire romantique un exutoire. Elle idolâtre Schumann, qui devient son frère re de souffrance ; elle explore infatigablement Brahms, dont elle aime les emportements (les Sonates de l’opus 2 et de l’opus laquelle elle insuffle une fluidité rare, il suffit de suivre ses mouvements souples du poignet ou du corps quand elle joue pour s’en rendre compte…
Helene Grimaud est le contraire de ces virtuoses sans âme que sont devenus les concertistes professionnels, formées la dure.
L’avenir ? Elle laisse tomber, sans hésiter :
« Beethoven, Bach, de la musique contemporaine… et la compagnie des loups ! »
Elle vit au milieu des loups, mange et dort avec eux, entre ses concerts (une trentaine par an) et ses repetitions. Pour le reste, elle fera comme La Sauvage, de Jean Anouilh, elle ira seule se cogner partout de par le monde…
Source / Xavier Lacavalerie