Dans le grand placard blanc et profond, celui ou la chatte aime a dormir dans la mohair, j’ai retrouvé un petit sac de cuir gris, pas vraiment joli non, ni tout a fait à la mode, mais c’était le sac à main de ma Marraine.
Alors je crois qu’il fera merveilleusement l’affaire. Pour faire ce voyage, je vais tout d’abord y glisser un ou deux livres pour me nourrir, quelques gouttes de rosée fraîche pour préparer un cocktail doux et savant qui me fera dormir de temps à autre. Une coccinelle tôt ce matin, s’est proposée d’être du voyage, elle posera ces ailes sur mon regard le soir, pour faire venir les pensées légères.
Il y a aussi, un peu de poudre d’aube pour me farder les nuits de fêtes, et deux écailles bleutées prètées par une sirène amie, pour mettre à mes oreilles, et sembler belle au bal du roi des chimères. J’ai gardé un ancien coquillage offert, assez profond pour y déposer quelques gouttes de mon parfum préféré.
Je laisse le trèfle à quatre feuilles, dans le jardin ou je l’ai aperçu il y a de ça, un million d’années, c’est mieux de laisser la chance là ou elle pousse; et puis dans mon petit sac trop de bonheur ne pourrait tenir. Un joli morceau de dentelle ivoire, pour y cacher une perle d’huitre trouvée un beau jour d’été.
Je laisse au fils du bijoutier, les aiguilles de ma montre, elles seront en sécurité, on ne sait jamais … Avec du papier de soie et les cheveux d’une reine, j’ai tressé une petite cordelette à passer au cou de mon petit animal, après avoir peint et ajouté pour ne pas la perdre, un talisman argenté, de toute beauté; pour finir un ange rapporté d’Italie.
Soigneusement pliés dans une coquille d’huitre une paire de gants de velours. Mais comme la place va me manquer, je laisserai pendre à mon cou les clefs des rues de Paris. Il y a une poche si petite dans ce sac à voyage, que je vais y cacher mes secrets avant de glisser la fermeture, comme un éclair !
VOILA, il est temps de prendre la route, chapeau et manteau noirs, bottines empruntées à la nièce du chat botté ! Viens ma douce mon amie aux poils doux et noirs, marchons comme deux princesses, attrapons vite le prochain nuage, le soleil n’attend pas.
LISE DEST
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