La nuit mâavait suffisamment bercĂ©e, pour quâenfin je puisse mây enfoncer, les travĂ©es de blasphĂšme, les jours de bassesses, ont dĂ©cidĂ©s pour moi que cette nuit, qui me portait depuis si longtemps, serait mon refuge ultime et sauvage.
Sans partage
Sans S.O.S
PartirâŠMon art majeur, ma peinture de fin, ma partition dissonante.
De silence en absence, de manque en distance, le désamour devenait plus facile à mourir.
Un soir de mars, jâai Ă©teint toutes les lumiĂšres, attrapĂ© sur le chevet de l’annĂ©e, les sommeils artificiels, le poison de la guĂ©rison. Juste voulu gommer les cauchemars voir de plus prĂšs les Ă©toiles d’aoĂ»t en plein hiver.
C’Ă©tait mon dĂ©sir, couper les lignes, couper les fils et sacrifier les ombres.
Suspendre les appels, cesser de lire, dâĂ©crire. Et hurler que cette nuit serait mon refuge oĂč je volerais le moindre crĂ©puscule, chaque aube m’appartiendrait.
J’avais tout simplement oubliĂ©, que parmi les gueux et les cloportes, quelques princes dâamour doucement me souffleraient encore des mots volĂ©s au passĂ©
Ma nuit, ma belle, mon ciel de dĂ©sobĂ©issance, sâest dĂ©chirĂ©e, Ă©ventrĂ©e sur une Ă©trange mĂ©lopĂ©e.
La peur au ventre bouclée à double tour !
Jâai laissĂ© vivre et revivre le sombre, dâune prochaine souffrance
Jâai choisi
Me laisser porter, une fois encore vers lâinĂ©vitable, folie dont renaĂźtrait la fatale et dĂ©licieuse libertĂ© !
Illusion gagnante au milieu des jeux de maĂźtres, peu importe, vivre encore, encore lâabandon mystique, ou tout sâĂ©vapore se dĂ©lite, aux creux de gestes indĂ©cents et pervers …
Quoi ?
Le plaisir est parfois Ă ce prix, sauvage et voluptueux, pour qui ne craint pas les jugements du premier jusquâau dernier.
Ce soir, prĂšs dâun val, ma nuit sâest entrouverte, et le jour, aux ailes dĂ©ployĂ©es a jetĂ© en arriĂšre, cheveux d’anges, et coeur de dĂ©mon.
Lise Dest- 2005
J’aime cette Ă©criture que je dĂ©couvre. J’ai soulevĂ© le couvercle d’une bonbonniĂšre