Comment expliquez-vous le rapide succès de ‘Mangercratie’, et votre notoriété immédiate en France ?
Les textes de mes chansons sont de véritables textes de reggae. J’entends par-là des textes d’éveil, d’éducation, de revendications, avec une prise de position politique comme dans le reggae de Bob Marley. J’imagine que c’est la raison pour laquelle le public français s’est intéressé à ma musique. Ma notoriété n’a pas été immédiate. J’ai commencé par des petits concerts sur des péniches pas loin de la bibliothèque François Mitterrand. Il y a eu aussi des concerts à la Boule Noire, et puis on a quand même connu pas mal de difficultés avant d’être distribués. Je suis arrivé en France en 97, et ce n’est qu’en 99 que l’on a eu notre premier distributeur, donc ça n’a pas été si rapide que ça.
L’album a été enregistré à Bamako dans votre studio ‘H. Camara’. Pouvez-vous nous en parler ?
J’ai créé ce studio pour promouvoir les artistes africains. A l’entrée est inscrite la devise "L’Afrique ne pleure plus, elle parle ici". L’objectif de ce studio est de réunir tous les artistes africains qui ont envie d’être les porte-parole du continent. On a parlé des Jamaïcains tout à l’heure, on pourrait passer la nuit à énumérer toutes leurs stars de reggae, alors que c’est un pays de 3 millions d’habitants. L’Afrique, c’est tout un continent, c’est 53 pays, c’est des millions et des millions d’habitants. On a encore besoin de milliers de porte-parole…
Propos recueillis par Boris Norbert et Rémy Pellissier pour Evene.fr – Septembre 2007