Voyage, histoire courte

Le silence compagnon bavard et tendre
Pétrissait leurs rêves et leurs oublis
Leurs errances infinies, folles parades
Leurs larmes certains soirs, mais d’amour uniquement

Depuis longtemps ils eurent ouvert , le vase aux mystères
Puisèrent dans le calice les soirs de carnaval, toutes sortes de prières , des plus païennes, implorèrent  la lumière de chaque saison, les feux du bal, d’artifice ou de bengal,  pour leurs corps à l’unisson

Ce furent des noces merveilleuses
Sans alliance ni sermon
Leur cathédrale? Un tulle de douceur, refuge pour papillons blancs

près du lit un guéridon soleil recouvert d’une dentelle vénitienne finement brodée de souvenirs, sur le plateau de bois rare, une poterie chinoise ou dansait une couronne de cerises rouge sang.
Sur la dentelle, un bracelet d’argent, un collier de corail, et, un flasque très ancien, simple sans symbole ni décor particulier. Un flasque de verre lourd de leur prochaine éternité.

C’est dans le grand lit de cèdre que le plaisir et le poison les ont jamais scellé en une gorgée d absolu.

La veille le facteur avait déposé sous ma porte un billet délicatesse plié dans cette enveloppe ivoire au initiales tressées,  quelques mots me donnant rendez-vous.

La porte était entre ouverte, le parfum d Edna caressait le chemin vers la chambre, une brise froissait les voilages, c est à cet instant que j aperçu en habits de soirée les deux amants, Edna comme aux derniers instants de l amour dormait enfouie, princesse lovée au cou de Marcelo, qui tenait serré la main blanche de son aimée.                                   Je me suis assise  sur le bord du lit, face à  cette étreinte choisie, je les ai regardé longtemps, je crois même les avoirs embrassé, oui je les ai embrassé, serré avec force avec amour,  deux amants endormis dans le lin et la dentelle, deux amours deux corps, abandonnés à cette longue et éternelle étreinte.

Une lettre sur le guéridon me guidait vers le grand salon, « Chère et tendre amie vous trouverez  un ancien panier d’osier posé sur le fauteuil de velours,  Dea vous attend au salon elle sera c est certain sur le tapis rapporté de Samarcande » . Boule sombre avec sa petite croix de redemption mademoiselle chat s‘est glissée docile, silencieuse à l intérieur du panier.

Deux tours de clés plus tard, nous laissions les amants endormis,puis nous avons emprunté le bel escalier, prêtes pour une longue et  discrète traversée de la ville, le jour venait de tirer sa révérence, la nuit nous enveloppait, je me souviens avoir marché sans m’arrêter, la ville nous appartenait, il faisait doux et la lune pleine s invitait au voyage.

Encore quelques étages,  ouverture du panier d’osier, elle n’en est pas sorti immédiatement , les heures se sont écoulées avant d’apercevoir la demoiselle s’étirer, et respirer la vie , elle  bondir sur l’oreiller, patte à joue, jeux d amour de deux égarées

Nous avons décidé de confondre nos peines, de tricoter nos prochains rêves, durant trois longues et douces nuits dans le vaste monde du sommeil,  oui trois nuits et autant de beaux jours.

Lorsque nous avons aperçu le premier soleil de novembre, demain était de retour

Le temps d’éloigner le panier, le ranger pour les cent prochaines années, machinalement j ai glissé une main a l’intérieur, et quelque chose de froid s offrit à ma main, le flasque d argent !!!

Désormais posé sur mon guéridon entre deux étoiles et une lampe chinée aux puces de Paris, un flasque de verre ordinaire en argent sans decor particulier, a moitié plein.

Texte Lise de Saint Thibault  (Lise Dest) 
Dec 2009

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