En se séparant d’un voyageur
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但 去 莫 復 èž
白 雲 無 盡 時
Je descendis de cheval ; je lui offris le vin de l’adieu,
Et je lui demandai quel était le but de son voyage.
Il me répondit : Je n’ai pas réussi dans les affaires du monde ;
Je m’en retourne aux monts Nan-chan pour y chercher le repos.
Vous n’aurez plus désormais à m’interroger sur de nouveaux voyages,
Car la nature est immuable, et les nuages blancs sont éternels .
En écrivant ce poème, vers l’an 750, Wang Wei ne pouvait se douter de ce qu’il en adviendrait plus de onze siècle plus tard chez les barbares de l’ouest.
Ce recueil, que deux traductions successives éloignent déjà de l’original, fut offert à Gustav Mahler qui, pour composer Das lied von der Erde (Le chant de la Terre) en sélectionna sept pièces de Li T’ai Po, Ts’ien Ts’i, Mong-Kao-Jèn et Wang Wei, le poème final étant celui que nous présentons,
Ne reprochons pas à Mahler, d’avoir un peu « arrangé » ce texte, car il en a tiré l’ un des plus purs chefs d’Å“uvre de la musique occidentale.
Mahler signe là sa dernière Å“uvre achevée et son ouvrage le plus accompli. L’instrumentation est partout d’une transparence et d’un dépouillement extrêmes, forme unique à l’époque. La conclusion, bouleversante de douceur et de retenue, apporte une réponse positive à la poignante déploration funèbre qui, avant le dernier poème, chantait la lassitude et le désespoir de l’homme, prisonnier de ce bas monde »
Notons qu’une des plus grandes interprète de cette musique,
la chanteuse Katleen Ferrier,
terminait régulièrement ses interprétations publiques
sans pouvoir retenir ses larmes.
sources : http://20six.fr/xiao-blog/art/31006551
Photo Ferrier Official site